Malgré une prévalence élevée, les troubles du sommeil chez l’enfant sont rarement considérés comme une pathologie à part entière. Or, les conséquences sont importantes, notamment sur les apprentissages et les troubles psychopathologiques. Résumé des principales affections.
Parmi les troubles rares, on trouve la mort subite du nourrisson dont la compréhension reste incomplète, mais qui semble liée à des difficultés respiratoires au cours du sommeil. Rappelons que les campagnes de prévention, d’information et d’éducation ont conduit à une réduction de moitié du nombre de cas de mort subite du nourrisson.
Cela avec des règles très simples : coucher le nourrisson sur le dos, sur un matelas ferme adapté aux dimensions du lit, sans oreiller, ni couette, ni drap, ni couverture mais dans une turbulette ou une gigoteuse plus ou moins épaisse selon la saison, température de la pièce de 18 à 20°.
- Les troubles du très jeune âge
- Les pathologies du sommeil de 6 à 12 ans
- Quelles répercussions ?
- Pathologies du sommeil de l’adolescent
Les troubles du très jeune âge
Le nourrisson et le jeune enfant peuvent souffrir d’insomnies pédiatriques conditionnées se traduisant essentiellement par des troubles de l’initiation et de maintien du sommeil. Un pourcentage élevé de celles-ci répondent à des causes comportementales (erreurs de conditionnement au sommeil, interventions des parents au moindre pleur…). Certaines répondent à des causes organiques (affections ORL, orthodontiques et respiratoires, coliques…).
1 à 3% des enfants de 3 à 6 ans présentent un syndrome d’apnées du sommeil (SAOS).
Chez l’enfant, la cause la plus fréquente de SAOS est la présence de grosses amygdales. Celles-ci sont souvent la conséquence d’angines ou rhinopharyngites à répétition.
D’autres causes sont liées aux malformations faciales congénitales (maladie de Robin* par exemple) ou des anomalies chromosomiques (trisomie 21…).
L’obésité est également un facteur de risque. L’hypertrophie amygdalienne étant la principale cause de SAS, elle est traitée par l’amygdalectomie dont le taux d’efficacité est élevé.
Les pathologies du sommeil chez l’enfant de 6 à 12 ans :
Cette tranche d’âge présente un intérêt majeur pour le développement et l’apparition de certaines pathologies du sommeil telles que les parasomnies (somnanbulisme, éveils confusionnels, terreurs nocturnes). Les troubles de l’éveil sont majeurs dans cette tranche d’âge avec possibilité d’apparition d’hypersomnies primaires (narcolepsie, catalepsie, hypersomnies idiopathiques) mais aussi des troubles de l’éveil liés aux pathologies plus fréquentes : trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH, SJSR, PLMS).
Quelles répercussions ?
De nombreuses répercussions
Métaboliques, cardiovasculaires, cognitives, comportementales… Les conséquences des troubles du sommeil chez l’enfant sont multiples. En outre, l’absence de traitement approprié des troubles du maintien de l’éveil ou de l’attention peuvent conduire à une exposition précoce et excessive aux sédatifs (antidépresseurs, neuroleptiques).
Pire, certaines études montrent que les troubles du sommeil, s’ils ne sont pas traités dès le début de la vie, persisteront avec l’âge. D’où l’importance de dépister tôt les problèmes de sommeil chez l’enfant, véritable problème de santé publique, pour l’instant encore trop ignoré. Rappelons pour finir qu’une mauvaise alimentation et/ou le manque d’activités physiques affectent le sommeil de l’enfant. Il faut donc veiller à l’hygiène alimentaire de ses enfants et les encourager à se dépenser.
Quand les adolescents sont touchés :
Les pathologies du sommeil de l’adolescent sont principalement l’insomnie, le syndrome de retard de phase, les hypersomnies. Le syndrome de retard de phase de sommeil touche 7 à 16% des adolescents et représente une cause majeure de troubles dans la tranche d’âge. On note physiologiquement une diminution qualitative et quantitative du sommeil lent profond et une tendance biologique au retard de phase. Celui-ci peut être accentué par des facteurs sociaux comme la pression scolaire ou la diminution de l’influence parentale, les activités scolaires et extra-scolaires, la consommation télévisuelle et informatique. Outre la fatigue et la baisse des performances attentionnelles, les troubles du sommeil peuvent entraîner des syndromes dépressifs avec risque suicidaire, une plus grande vulnérabilité aux affections psychiatriques et un nombre d’accidents par somnolence excessive lors de la conduite.