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L'insomnie : Définition, causes et conséquences

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On parle d’insomnie soit lors que l’on a une difficulté à s’endormir à l’heure du coucher (insomnie initiale), soit lorsque l’on fait des réveils nocturnes fréquents ou prolongés, soit enfin quand on se réveille prématurément le matin avec une incapacité à retrouver le sommeil. Une personne peut souffrir d’un mélange de ces symptômes, ou encore peut changer avec le temps de symptômes.

Prendre plus de 30 minutes pour s’endormir, ou passer plus de 30 minutes éveillé au milieu de la nuit, avec une durée de sommeil inférieur à 6 heures 30 par nuit représente un problème d’insomnie. Si vous dormez 6 ou 7 heures par nuit et que vous vous sentez reposé le jour suivant, vous ne souffrez pas d’insomnie. Si vous avez de la difficulté à resté endormi ou à vous endormir au moins trois fois par semaine, vous faites probablement de l’insomnie.

L’insomnie est plus un problème d’éveil que de sommeil.
On peut souffrir d’une insomnie transitoire (problèmes de la vie, inquiétudes), à moyen terme (les choses peuvent encore rentrer dans l’ordre ou se dégrader) ou à long terme : l’insomnie devient chronique.

Qui est touché par l’insomnie ?

Pratiquement tout le monde peut souffrir un jour de problèmes d’insomnie à une période ou une autre de sa vie. Il n’y a pas de profil type de personnalité, mais certains facteurs vont augmenter le risque d’avoir des problèmes d’insomnie :
  • Le vieillissement : les personnes souffrent plus souvent d’insomnie en avançant dans l’âge, car le vieillissement du cerveau change le fonctionnement de l’horloge biologique.
  • Être une femme : en général, les femmes semblent plus prédisposées à l’insomnie alors que les hommes sont plus sujets à d’autres troubles tels que l’apnée du sommeil. Les changements hormonaux (règles, grossesse, ménopause) peuvent expliquer en partie que les femmes soient plus touchées par l’insomnie.
  • Avoir une histoire familiale d’insomnie : il semblerait que le fait d’avoir dans la famille des personnes souffrant d’insomnie soit un facteur de risque, bien que le lien génétique n’est pas été démontré.
  • Tendance à refouler ses émotions : cela peut se traduire en problèmes d’ordre physique incluant l’insomnie. Les gens qui n’expriment pas leurs émotions durant la journée ont tendance à traîner leurs problèmes au lit. Inévitablement, ils s’inquiètent et leurs efforts pour se débarrasser de pensées indésirables fonctionnement rarement.
  • Anxiété et hypervigilance : Les personnes anxieuses ou hypervigilantes n’arrivent pas à décompresser à l’heure du coucher. Bien au contraire, c’est lorsqu’il n’y a plus aucune distraction que les pensées reviennent en force à l’heure de se mettre au lit.
  • Hyperactivité mentale et physiologique : L’hyperexcitabilité mentale est une des caractéristiques les plus importantes. Ce terme décrit un état d’agitation mentale ou de tension musculaire qui persiste, en quelque sorte, jour et nuit. Les pensées se bousculent et la personne ne parvient pas à faire le vide. Le corps accompagne cet état : tension musculaire, battements cardiaques rapides et température corporelle élevée.
  • Les médicaments et substances : la liste des substances qui perturbent le sommeil est très longue (ex. Café, thé, tabac, alcool), et l’insomnie figure parmi les effets secondaires de nombreux médicaments.
Les maladies chroniques : plusieurs maladies chroniques augmentent le risque d’insomnie : l’asthme par exemple, l’insuffisance cardiaque, le reflux gastro-œsophagien, l’arthrite, les douleurs chroniques etc.

Conséquences de l’insomnie chronique

Souffrir d’insomnie chronique provoque divers types de conséquences. Tout d’abord, de la fatigue en journée (ce qui est différent de la somnolence. Cela se traduit souvent par une léthargie mentale et des problèmes de concentration et de mémoire. La motivation est aussi diminuée et un grand effort est requis pour accomplir ce qui est habituellement une tâche simple. La maladresse physique peut aussi rendre plus vulnérable aux accidents (accidents de la route, accidents du travail).

De façon surprenante, la somnolence n’est pas répandue même chez les insomniaques sévères. Ceux qui souffrent d’insomnie sont habituellement surexcités, le jour comme la nuit.

L’insomnie aigüe peut causer une détresse psychologique et émotionnelle considérable, surtout quand on la perçoit comme une perte de contrôle. Ceux qui luttent chaque nuit contre ce genre de difficultés deviennent plus souvent irritables, tendus et déprimés. Les personnes qui souffrent d’insomnie chronique peuvent aussi développer un sentiment d’impuissance : quoi qu’elles fassent, rien ne semble faciliter leur sommeil.  Une insomnie non traitée et qui dure au delà d’une année expose la personne à un risque de dépression.

L’incidence sur le moral peut rendre les relations interpersonnelles (familles, amis, collègues) plus difficiles. Cela peut aller jusqu’au retrait social et à l’évitement des gens.

Il est maintenant clair que l’insomnie chronique est associée à un risque accru d’être atteint de nombreux problème de santé. L’insomnie perturbe le contrôle de la satiété et augmente l’attirance pour les aliments gras et sucrés, et donc fait grossir. Chez les personnes soufrant d’hypertension, l’insomnie viendra augmenter et aggraver le problème.

Auteur : Charles M. Morin, psychologue, professeur et chercheur à l’Université Laval de Québec. Il est l’auteur du livre Vaincre les ennemis du sommeil
Source : Fondation Sommeil