Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) est aussi appelé la maladie de Willis-Ekbom» ou «paresthésie agitante nocturne des membres inférieurs».
Le SJSR est un trouble sensimoteur caractérisé par une envie irrésistible de bouger les jambes, et, dans certains cas, d’autres parties du corps, par exemple les bras. Cette envie s’accompagne habituellement de troubles sensoriels variant de l’inconfort à la douleur au niveau des régions touchées. Les symptômes du SJSR se manifestent habituellement pendant les périodes de repos ou d’inactivité, et ils sont soulagés ou supprimés par le mouvement. Le SJRS suit habituellement un rythme circadien, les symptômes s’intensifiant en soirée et au cours de la nuit. Les symptômes peuvent être légers ou sévères, et se manifester de manière intermittente ou quotidienne. dans les cas les plus sévères, les symptômes peuvent entraîner des perturbations marquées de la qualité du sommeil ou de la vie de tous les jours.onistes de la dopamine. Source : Fondation Sommeil
- Quelles causes ?
- Diagnostic
- Qui est concerné par ce syndrome ?
- SJSR et grossesse
- Comment évolue de syndrome ?
- Niveau de sévérité de la maladie
- Quels traitements proposer ?
Quelles en sont les causes ?
Cette pathologie peut être associée à d’autres conditions ou troubles médicaux comme une mauvaise circulation du sang dans les jambes, une insuffisance rénale terminale, une anémie ferriprive et une grossesse.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de jambes sans repos ?
Un enregistrement du sommeil complet (polysomnographie) peut mettre en évidence que la personne agite ses jambes durant la nuit, mais pas toujours. En raison de l’association fréquente de la carence en fer avec le SJSR, il s’avère important de mesurer le niveau de ferritine pour tout patient présentant des symptômes modérés à graves, une exacerbation récente des symptômes ou encore des facteurs de risques associés à de faibles niveaux de fer.
C’est surtout en décrivant vos symptômes à votre médecin qu’il pourra déterminer un diagnostic. Entre autre, il se basera sur les critères diagnostic suivants : Une envie compulsive de bouger les jambes / les bras, généralement accompagnée d’une sensation douloureuse ; cette envie survient au repos, est soulagée par l’activité et survient surtout le soir ou la nuit.
Ce que vous pouvez ressentir…voici quelques phrases couramment utilisées pour décrire les sensations de SJSR :
- J’ai tout simplement envie de bouger
- J’ai comme l’impression d’avoir de l’eau qui glisse sous la surface de ma peau
- C’est douloureux dans les jambes
- Ça brûle et ça fait mal
- J’ai des impatiences dans les jambes
- J’ai des sensations de fourmillements, de picotement au niveau des jambes
- J’ai comme l’impression d’avoir des insectes à l’intérieur de mes muscles
- J’ai des sensations de courant électrique au niveau de mes jambes / de mes bras.
Qui est concerné par ce syndrome des jambes sans repos ?
Le SJSR touche de 5 % à 10 % des adultes, et principalement les populations d’origine européenne. Un tiers de ces personnes souffrent de symptômes suffisamment graves pour obtenir des soins médicaux. La région du Lac-St-Jean au Québec semble avoir un bassin de population important souffrant de SJSR.
Il semblerai également que les femmes sont plus susceptibles de souffrir du SJSR
SJSR et grossesse
Une première grossesse auparavant est un facteur de risque plus important pour développer un SJSR plus tard, mais on ignore si les femmes qui souffrent du SJSR au cours de leur grossesse présentent plus de chance d’avoir un SJSR après leur grossesse. Il y a peu d’information sur l’impact de certains médicaments qui pourraient soulager les femmes enceinte de leur syndrome de jambes sans repos, ce qui rend leur traitement plus difficile. Les femmes enceintes présentent souvent une carence en fer et la supplémentation peut parfois être bénéfique.
Comment évolue de syndrome ?
L’évolution varie considérablement d’une personne à l’autre, mais de manière générale, le syndrome des jambes sans repos s’avère chronique et progressif chez la plupart des personnes. Le début des symptômes chez les patients de moins de 30 ans aura tendance à être plus insidieux et il est possible que le SJSR, dans ces cas, ne devienne source de complication que plus tard. Lorsque ce sont des patients de 50 ans ou plus qui présentent un SJSR, les symptômes feront leur apparence de façon plus soudaine, Chez certains patients, le SJSR peut se présenter de manière intermittente et peut se retrouver en rémission spontanée pour plusieurs années.
Malheureusement, pour les cas les plus sévères les personnes souffrant de SJSR vont également souffrir de troubles du sommeil. Un personnes peut ainsi cumuler en moyenne moins de 5 heures de sommeil par nuit et souffrira donc de manque de sommeil chronique. Ce manque de sommeil chronique peut à son tour déboucher sur une série de troubles qu’il faut prendre au sérieux : dépression, anxiété, troubles cardiaques, diabète etc.
Niveau de sévérité de la maladie
La première étape consiste à déterminer la fréquence et la gravité des symptômes du SJSR. On peut répartir les personnes selon trois catégories, qui représentent des niveaux croissants de sévérité de la maladie.
- Le SJSR intermittent est suffisamment incommodant, lorsque présent, pour justifier un traitement, mais ne se manifeste pas assez fréquemment pour justifier un traitement quotidien.
- Le SJSR quotidien se présente selon une fréquence et un niveau de sévérité suffisant pour exiger un traitement quotidien, généralement un agoniste de la dopamine*.
- Le SJSR réfractaire est un syndrome quotidien traité avec ou moins un agoniste de la dopamine*, selon les doses recommandées, mais :
- Soit on obtient aucune réponse satisfaisante au traitement.
- Soit la réponse au traitement est devenue de moins en moins satisfaisante avec le temps, en dépit de l’augmentation de la dose.
- Soit le traitement a des effets secondaires intolérables.
- Soit il est impossible d’augmenter la dose des agonistes de la dopamine.
Quels traitements proposer ?
Traitements non pharmacologiques
Pour des patients souffrants de symptômes léger de SJSR, il sera préférable de faire appel à une approche non pharmacologique pour éviter les effets secondaires des médicaments, surtout pour les personnes âgées ou les enfants.
- Les personnes doivent commencer à avoir un horaire de sommeil régulier et pratiquer des saines habitudes de sommeil.
- Des activités physiques d’intensité légère à modérée (ex. exercices d’étirement) juste avant l’heure du coucher
- Des massages des jambes
- Des bains chauds ou froids
- Des activités mentales peuvent s’avérer utiles pour décentrer l’attention vers autre chose que les symptômes.
Par ailleurs, les activités sédentaires comme le cinéma ou les longs trajets seront préférables le matin, tandis que les activités comme la marche, les travaux ménagers ou l’activité physique peuvent atténuer les symptômes de SJSR si elles sont effectuées en fin de journée.
Certains médicaments en vente libre ou sans ordonnance peuvent aggraver le syndrome des jambes sans repos. Il peut être bon de les arrêter avec la surveillance du médecin. C’est le cas entre autre de toute substance qui bloque la dopamine : les neuroleptiques, les anti-nauséeux et surtout les antihistaminiques qui rendent somnolant.
Les traitements pharmacologiques
Les médicaments qui seront prescrits pour une personne soufrant de syndrome de jambes sans repos vont uniquement venir soulager les symptômes sensimoteurs du SJSR et les troubles du sommeil. Ils ne servent pas à guérir le SJSR.
Cependant, si le syndrome des jambes sans repos est déclenché par une maladie, alors des traitements seront utilisé pour soigner ou soulager la maladie en question, comme c’est le cas pour l’insuffisance rénale ou la carence en fer.
Le traitement pharmacologique du SJRS peut se faire avec les molécules suivantes :
- Supplémentation en fer, en magnésium et en vitamine C, parfois en intraveineuse.
- Les agents dopaminergiques (précurseurs de la dopamine, ou agonistes de récepteurs de la dopamine)
- Les opiacés
- Les anticonvulsivants
- Les sédatifs hypnotiques non barbituriques
Source : Fondation Sommeil